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Gariépy Raphaël - 08.06.2020

Edition - Justice - Amazon entrepot - Justice international - crise sanitaire gestion

 

Une plainte, déposée mercredi auprès du tribunal du district est de New York, met en cause Amazon, qui aurait affiché une attitude de façade sans réussir à protéger adéquatement les travailleurs contre le coronavirus. Les trois plaignants pointent notamment une communication opaque et des suivis de contacts bâclés.

 

Justice

Parmi les entreprises à travailler davantage pendant le confinement qu’en temps normal, Amazon a été la cible de tous les regards. Sanctionnée en France par le tribunal de Nanterre le 14 avril dernier, l’entreprise n’est pas à l’abri d’un procès dans son pays d’origine.

Trois travailleurs d’un des entrepôts de la firme ont déposé une plainte qui remet en question les efforts de l’entreprise pour intervenir et prévenir la propagation du coronavirus Covid-19. Le groupe n’aurait pas suivi les directives appropriées fournies par les agences de santé publique, notamment celles des Centers for Disease Control (CDC).

Les employés ne souhaitent pas recevoir de dommages et intérêts, mais demandent au tribunal une injonction qui obligerait Amazon à respecter les normes de santé publique, précise la CNBC.

 

Une surveillance trop électronique

Amazon s’est défendu en expliquant que tous les employés étaient suivis attentivement par les caméras placées dans les entrepôts. Si un travailleur devait contracter le coronavirus, ses allées et venues des derniers jours seraient attentivement examinées, et les personnes en contact avec lui priées de ne pas revenir travailler.

 

AMAZON : les entrepôts reprennent sur la base du volontariat

S'appuyer sur les vidéos de surveillance pour identifier ceux qui étaient en contact avec une personne infectée n’est cependant pas conforme aux directives du CDC, relatives à l'identification des risques de propagation. Il est en effet demandé aux entreprises d’interroger directement l’employé infecté pour connaitre ses contacts avec des collègues ou collaborateurs. Mais en effet, une caméra sera moins inquiétée par d'éventuels risques de contamination.

« Les vidéos de surveillance ne sont pas une source complète d’interactions avec les employés », a déclaré Frank Kearl, avocat de l’un des plaignants, « Les employés font souvent du covoiturage pour travailler ensemble, il est également peu probable qu’il y ait des caméras de surveillance dans les toilettes des salariés, qui sont des zones très fréquentées. »

 

Une communication opaque

L’entreprise est également mise en cause pour son manque de communication. Lorsqu’un des employés contracte le virus, la firme ne préviendrait pas les autres travailleurs de l’entrepôt.

Selon la CNBC, Amazon conteste cette affirmation et affirme que dès que l’entreprise a pris connaissance d’un cas positif, elle informe immédiatement tous les employés sur place. La société garde cependant confidentielle l’identité de la personne infectée, par respect pour sa vie privée.

L’entreprise n’aurait de plus pas fourni un nombre total de travailleurs qui ont été testés positifs pour le virus dans ses installations. En conséquence, les travailleurs d’Amazon ont tenté de mener un décompte non officiel des cas confirmés et non confirmés aux États-Unis. Une liste amateur est ainsi proposée sur Reddit, qui montre notamment l’arrivée de nouveaux cas depuis le 30 mai dernier.